Les allergies respiratoires et le dérèglement du système immunitaire

Les allergies respiratoires concernent actuellement 30 % de la population adulte en France, et ce chiffre est en constante augmentation. En effet, en 2050, c’est 50% de la population qui devrait être touchée, soit une personne sur deux !

Simple hasard ? Non, selon certains spécialistes: une des causes n’est autre que le dérèglement climatique, qui est responsable d’un stress physiologique sur les arbres. En effet, pour se défendre, ces derniers sécrètent davantage de pollen, et cela pour une plus longue durée. Le système immunitaire de la population est donc de plus en plus mis à l’épreuve.

En dehors de cette agression plus forte par les pollens, c’est aussi le terrain de l’homme qui est de plus en plus fragilisé. En naturopathie, le terrain correspond à l’état global de santé de notre organisme, qui dépend de nos forces et de nos faiblesses génétiques, de notre tempérament, de notre mode de vie, etc.

En effet, de nombreuses personnes souffrent actuellement non seulement d’allergies respiratoires, mais aussi d’allergies alimentaires, de maladies auto-immunes, d’irruptions cutanées, de sinusites chroniques, de douleurs articulaires, etc. Tous ces symptômes sont différents, et pourtant, ils sont liés à plusieurs causes communes: un terrain fragilisé, une inflammation chronique et un système immunitaire déréglé.

 

Que se passe-t-il concrètement au niveau du système immunitaire quand notre terrain est affaibli et qu’on développe des allergies respiratoires ?

A l’approche de bactéries, de virus ou de parasites nuisibles, ou suite à l’apparition d’une blessure physique, le système immunitaire déclenche un phénomène d’inflammation normale, qui a pour but de détruire tout ce petit monde.

Seulement, si on connaît une infection importante et/ou que notre terrain est affaibli et a du mal à faire face à cette infection, les cellules du système immunitaire peuvent devenir si nombreuses, et les substances pro-inflammatoires qu’elles sécrètent, si importantes, que les macrophages, des cellules qui doivent nettoyer les débris cellulaires, n’arrivent plus à faire leur travail.

Du fait de cette hyperactivité du système immunitaire, l’organisme comprend que l’infection n’est pas encore réglée, et même qu’elle empire: les cellules immunitaires arrivent alors sur le site concerné encore plus nombreux. Elles sécrètent de nouvelles substances pro-inflammatoires… et c’est alors un vrai cercle vicieux: le système immunitaire devient hyperactif. Il réagit alors de façon inappropriée et excessive face à la présence de pollens, d’acariens ou de poils d’animaux. Ce sont notamment les lymphocytes Th2, un groupe particulier de globules blancs, qui sont sécrétés en excès, et qui fabriquent des cytokines incitant à la production d’IgE, des anticorps allergiques. C’est pour cela que ce sont les IgE qui sont dosés pour vérifier la présence d’une éventuelle allergie. Cette hyperactivité du système immunitaire est donc responsable du nez qui coule, des yeux qui piquent, etc., voir d’asthme en présence de pollen.

Mais ce n’est pas tout: les tissus endommagés eux-mêmes (présence d’acide urique dans des articulations, plaques dans le cerveau des malades d’Alzheimer, etc.) envoient directement des signaux de dangers aux cellules du système immunitaire, qui arrivent alors à toute allure pour sécréter des substances pro-inflammatoires. Un terrain acide et fragilisé ne peut donc que générer une inflammation chronique et excessive, et donc entraîner un dérèglement du système immunitaire, qui devient hyperactif dans le cas des allergies respiratoires. Celles-ci risquent alors de devenir de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes.

inflammation chronique
L’inflammation chronique

Quelles sont les causes de cette fragilisation de notre terrain et de cette inflammation chronique?

-Les agents agresseurs extérieurs sont de plus en plus importants en quantité et en nombre depuis plusieurs décennies (pollen, mais aussi pollution, pesticides, médicaments, nourriture acidifiante, tabac, etc.),

-Notre hygiène de vie est de plus en plus délétère (régime pauvre en fibres, mauvais sommeil, stress, etc.) et par conséquence notre terrain est de plus en plus fragilisé. Cette fragilisation entraîne un déséquilibre acido-basique dans l’organisme, ce qui peut favoriser des réactions inflammatoires inappropriées. Et quand celles-ci touchent la muqueuse intestinale, les choses se compliquent encore plus … et l’hyperperméabilité intestinale (l’intestin devient poreux et laisse alors passer des toxines), ainsi qu’ un dérèglement de la flore intestinale peuvent être au rendez-vous. Sachant que 70% des cellules de notre système immunitaire proviennent de nos intestins, cela peut faire comprendre sans problème le lien entre l’inflammation intestinale et les allergies.

Que se passe-t-il plus concrètement quand on a un intestin hyperperméable et qu’on a des allergies respiratoires ? Vous saurez tout avec la vidéo ci-dessous en regardant à partir de 7 min 10:

-Les aliments que nous consommons sont de moins en moins riches en minéraux, en raison d’une baisse de la fertilité des sols agricoles. Le résultat est alors le même: un déséquilibre acido-basique, et à terme un excès d’inflammation.

-Les organismes pathogènes qui nous infectent affaiblissent encore plus notre terrain.

Alors, que faire pour arrêter ce cercle vicieux et stopper l’inflammation ?

Je propose lors de mes séances un protocole personnalisé, mais qui va souvent s’appuyer sur les grands axes suivants:

1. Éliminer le plus possible toutes les substances toxiques extérieures (alimentation, eau, produits cosmétiques, produits d’entretien), qui favorisent l’inflammation en excès.

2. Soutenir les cellules du système immunitaire, pour qu’elles agissent avec plus d’efficacité et surtout avec plus de précision, c’est-à-dire, dans le cas des allergies, sans qu’elles réagissent face à des particules qui ne sont pas nocives. Pour cela, je donne divers conseils en lien avec l’alimentation, le sommeil, les activités sportives et la gestion des émotions. Le sommeil est notamment fondamental pour favoriser un fonctionnement optimal du système immunitaire: en effet, c’est pendant la nuit que ce dernier fonctionne à plein régime, pour éliminer le plus d’organismes pathogènes possibles. L’alimentation doit être la plus anti-inflammatoire possible, et doit respecter l’équilibre acido-basique naturel de notre corps. Halte à la viande rouge et au sucre en excès ! Misons plutôt sur les fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes et fruits secs, ainsi que sur les petits poissons (sardines, maquereaux, etc.) riches en oméga 3, à l’effet anti-inflammatoire incontestable.

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3. Réparer la muqueuse intestinale en:

-favorisant l’élimination des bactéries en excès dans l’intestin grêle en cas de SIBO, ou des levures en cas de candidose. En effet, quand la muqueuse intestinale est abîmée ou irritée, il y a souvent un risque de dysbiose intestinale qui va avec: cela signifie que de la flore pathogène (bactéries, levures, etc.) va se développer en excès, contrairement à la flore commensale, bonne pour notre santé, qui diminue en nombre. Pour cela, certaines plantes comme la berbérine ou l’origan ont un effet anti-infectieux très important.

-diminuant l’inflammation locale au niveau de la muqueuse intestinale. Je propose pour cela la prise de plantes anti-inflammatoires comme le curcuma, la réglisse, l’ortie piquante, etc.

-aidant la muqueuse intestinale à se réparer et à se cicatriser. Des compléments à base de L-glutamine sont pour cela très efficaces.

-rééquilibrant la flore intestinale par la prise de probiotiques adaptés (suivant si on a une candidose, une hyperperméabilité intestinale, etc.).

Le suivi de ces étapes dans la réparation de la muqueuse intestinale doit par contre se faire au cas par cas, en fonction du niveau d’inflammation de cette dernière. Les probiotiques notamment, ne doivent pas être pris rapidement en cas de SIBO: en effet, ils risquent au contraire de favoriser ce phénomène en faisant augmenter la population bactérienne dans l’intestin grêle.

4. Éventuellement, je peux proposer la prise de plantes immuno-modulantes comme l’astragale ou la quercétine, notamment en prévention un mois avant la période allergique. Il peut être nécessaire également de reminéraliser l’organisme, en fonction de différents signes de carences que l’on peut présenter (crampes, paupières gonflées, ongles cassants, cheveux qui tombent, etc.).

Toutes ces étapes peuvent se faire sur plusieurs mois, car elles risquent d’impliquer de nombreux changements dans le mode de vie. Il convient également de vérifier la présence d’allergies alimentaires et d’intolérances à certains aliments.

Toutefois, il devrait en résulter moins de fatigue, moins de stress, moins de problèmes digestifs ou de peau, et surtout moins de réactions allergiques.

J’espère que cet article vous a plu, n’hésitez pas à prendre rendez-vous si vous recherchez un accompagnement spécialisé !